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Nous avons identifié les zones où la disponibilité du magnésium est tellement limitée qu’elle est susceptible d’affaiblir les arbres. Des pratiques de gestion adaptées y sont donc recommandées.

Pour se développer, les plantes ont besoin d’eau, de lumière et d’éléments nutritifs, tels que l’azote, le phosphore ou le magnésium. Dans les cultures, ces derniers sont apportés sous forme d’engrais, de fumier ou de compost. En forêt, les principales sources sont les pluies (surtout pour l’azote) et les minéraux du sol (pour les autres éléments). Ces minéraux, provenant des roches, sont présents dans le sol, et libèrent les éléments nutritifs qu’ils contiennent à un rythme extrêmement lent. Dans les forêts wallonnes, nous avons diagnostiqué que le magnésium est l’élément le plus problématique, car sa disponibilité est souvent trop faible.

Les objectifs de ce travail étaient de mettre au point une méthode de mesure de la disponibilité du magnésium dans nos sols forestiers et d’identifier les zones où celle-ci est insuffisante ou risque de le devenir.

La première étape consistait à mettre au point une méthode de mesure de la disponibilité en magnésium qui permet de reproduire ce qui se passe au niveau des racines. Cette méthode est basée sur une attaque des minéraux du sol par de l’acide oxalique en laboratoire.

La deuxième étape vise à prédire cette disponibilité sur base d’informations déjà connues et cartographiées. À cette fin, les résultats de la première étape sont analysés en détails en vue d’identifier les facteurs explicatifs clefs. Au stade actuel des recherches, l’âge des roches sous-jacentes (appelé « étage géologique ») semble déterminant par rapport au risque de carence en magnésium. Par exemple, les roches de l’étage Cambrien(1) sont caractérisées par une disponibilité très faible en magnésium.

La dernière étape consistera à associer des recommandations de gestion pour chaque niveau de disponibilité. Dans les zones les plus sensibles, il conviendra surtout de limiter les pertes en magnésium, afin de garantir la fertilité à long terme. Les pratiques pouvant engendrer des pertes importantes sont l’exportation des fines branches après exploitation forestière (coupe), ainsi que les coupes à blanc en l’absence de végétation pré-établie. ◆

Chercheurs : Hugues Titeux, Raphaèle Van der Perre, J. Genon (UCLouvain)
Encadrement scientifique : Quentin Ponette (UCLouvain)